Des pignons sur un bec
Les villas et chalets
Les chalets et les villas s’installent sur les plateaux et dans les vallons de la rive droite comme des habitations de nouveaux colons. Influencées par de grandes constructions romantiques ou par les plus modestes oustaus bordelais, ou encore par le régionalisme savoyard ou basque, ces maisons, organisées selon un plan souvent complexe, sous des toits plus ou moins pentus et débordants, s’agrémentent de pans de bois, de tourelles, de galeries, de lambrequins découpés en bois, de baies à traverse et meneau. Entourées de parc ou de jardin et dominées par les plus hauts pignons, elles semblent sorties d’un rêve, même si, de nos jours, elles ont perdu un peu du charme de leur environnement paysager.
Un éclectisme pittoresque plus qu’un régionalisme raisonné inspire la construction des maisons qui envahissent au milieu du XIXe siècle les villes de villégiature et les nouveaux quartiers plus ou moins urbanisés autour des grandes villes. Alors que la ville de Bordeaux perd ses constructions médiévales avec pignon à porte col, colombages, pans de bois et détails sculptés variés, les décors néogothiques recouvrent de nombreuses façades.

Les demeures s’accompagnent de dépendances rationnellement organisées ; les unes et les autres présentent fréquemment un mur pignon en façade antérieure.
La résidence est alors agrémentée d’un décor qui évolue selon la vision néoclassique ou romantique du maître d’ouvrage.
Ainsi, Edouard Guillon, auteur en 1869 d’une publication intitulée Les châteaux historiques et vinicoles de la Gironde, remarquera une demeure à mur pignon en façade qui, avec « sa tourelle ronde et pointue , ressemble à une petite église surmontée de son clocher ».
Bassens. Rue La Fayette, Château Grillon. (c) Région Aquitaine, Inventaire général, M. Dubau, 2008.